Un Numismate extraordinaire.
Le F.'. Paul-Charles Frédéric Stroehlin.
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Le Musée de la Loge Union et Travail est l’œuvre du Frère, Paul-Charles Frédéric Stroehlin.
Né le 10 septembre 1864 à Genève, fils de Jean, docteur en médecine et chirurgien en chef à l’Hôpital cantonal et de Laure Amiel (sœur de Frédéric Amiel, écrivain et poète genevois).
Après des études au gymnase puis à la Faculté de lettre à Genève, il se rend à Berlin et à Leipzig pour poursuivre ses études en histoire et en numismatique.
Numismate et collectionneur passionné, se retrouvant à 25 ans héritier d'une fortune confortable, il ouvre son propre Cabinet de numismatique.
En 1879, âgé de 15 ans, il crée la Société suisse de numismatique. Onze ans plus tard, il accède à la présidence. Immédiatement, il fonde la Revue suisse de numismatique, qui devient l'organe scientifique de la Société. Il demeure président de la Société et directeur de la Revue jusqu'à sa mort. Il y signa, en 18 ans, quelque 300 contributions. Strœhlin devient membre de la Commission consultative du Cabinet de numismatique de Genève pour les acquisitions.
A l’occasion de l'Exposition nationale de 1896, il expose plus de 9000 monnaies suisses.
Malheureusement,il ne peut mener à bien deux projets gigantesques, l'Histoire monétaire de la Suisse et le Répertoire de médaillistique, il donne un essor décisif à la Société et à sa revue.
Relevons également qu’il s’intéressait à la vie publique et politique en tant que membre du Conseil municipal d’Anières et du Grand Conseil.
Stroehlin et la Franc-maçonnerie
Initié le 27 janvier 1894 dans la Loge Union et Travail, promu Compagnon le 26 février 1895, il accède à la Maîtrise le 7 janvier 1896. Très rapidement élu au Collège des Officiers il remplit plusieurs charges : Bibliothécaire-archiviste, Orateur, Secrétaire, Maître en Chaire adjoint (vice-président). Du 24 octobre 1904 au 26 octobre 1907, il préside la Loge en qualité de Maître en Chaire.
Reçu au Chapitre La Prudence en 1897, il préside cet Atelier pendant quatre ans. Notons enfin qu’il a été appelé au Suprême Conseil du Rite Ecossais Ancien Accepté de Suisse.
Son activité en Maçonnerie se caractérise par la présentation de nombreuses conférences dans sa Loge et dans plusieurs autres Ateliers sur les sujets les plus divers : La numismatique, la Franc-maçonnerie féminine, William Vogt et la campagne antimaçonnique, l’histoire du Compagnonnage, Léo Taxil, l’éducation et l’instruction des jeunes filles en Suisse, la Loge « Les neuf Sœurs » à Paris au 18ème siècle.
Lors de son exposé sur la numismatique, en 1894, alors qu’il est encore Apprenti, il présente une collection de bijoux et de médailles maçonniques. Quelques mois plus tard, il informe la Loge sur l’existence d’une collection de médailles de la Loge de Münster en Allemagne. Enfin, le 13 décembre de la même année, il propose d’installer un médaillier dans les locaux de la rue Bovy-Lysberg dans le but de constituer un musée permettant de mieux connaître l’histoire de la Franc-maçonnerie.
Entre 1895 et 1908, le Musée va se développer et ses collections vont s’accroîtrent considérablement. A l’occasion du Congrès maçonnique, tenu en 1902 dans les locaux de la rue Bovy-Lysberg, il organise une exposition qui a un grand retentissement et lui permet de créer de nouveaux liens avec des Maçons étrangers lesquels remettront au Musée de nombreuses pièces soit des diplômes, des décors ou des médailles.
Il décède prématurément le 4 mars 1908, à l’âge de 44 ans. Le Musée a été légué à la Loge Union et Travail.